Le lait de vache : Bon ou mauvais pour la santé?

C’est une véritable guerre qui se joue autour de l’or blanc… Certains médecins et scientifiques comme le professeur Jean Seignalet, Thierry Souccar ou Henri Joyeux vont, de conférence en conférence, de publication en publication, prévenir des dangers du lait.
De l’autre côté, le tout-puissant lobby des produits laitiers subventionne des études pour prouver les bienfaits de… sa vache à lait !
Et nous, consommateurs, nous nous retrouvons au milieu, emplis de doutes mais sans aucune certitude. Sport-alimentation.com vous aide ici à démêler le vrai du faux pour pouvoir décider, en fin de compte :

Faut-il, oui ou non, consommer du lait de vache ?

Nous parlons ici de consommation pour un adulte. Un jeune enfant doit consommer du lait (à défaut de celui de sa mère), même s’il serait certainement plus bénéfique pour de choisir un lait de chèvre ou de brebis.

Que reproche-t-on au lait ?

La constatation primaire, que certains considèrent “contre-nature” est le fait que nous sommes la seule espèce à consommer du lait qui ne soit pas, justement, de notre propre espèce (à part dans quelques anecdotes).
Mais, s’il ne s’agissait que de cela, nous sommes aussi la seule espèce à surfer sur internet !
Le signal d’alarme tiré par certains médecins est le fait que ce lait ne serait tout simplement pas bon pour nous, principalement le lait de vache.
Le lait contient tous les éléments nécessaires pour la croissance du nouveau-né, jusqu’à son sevrage. Avez-vous comparé le poids d’une vache par rapport à celui d’un humain ?
Le lait de vache contient bien trop de protéines et de sels minéraux comparé à celui d’un humain : un veau double son poids en trois fois moins de temps que ne doit le faire un nourrisson.
D’un autre côté, le cerveau humain n’est pas vraiment celui d’une vache… Celui-ci croit deux fois moins vite chez l’animal. Le lait maternel contient 3 fois plus d’acides gras, de lactose et de galactose. Ces éléments sont essentiels pour le développement cérébral du nourrisson.
En remplaçant le lait maternel par du lait de vache, nous déséquilibrons les apports dès les premiers mois de la vie. Surtout que, même dans les substituts pour nourrissons, il manque le colostrum. Cette substance, que l’on ne retrouve que dans le lait maternel, est très riche en nutriments et en anticorps.
Le dernier problème, et pas des moindres, de la consommation par un enfant en bas âge est le risque d’induire un diabète de type 1 ! Ceci a été démontré scientifiquement. L’insuline bovine n’est pas la même que la nôtre. Ingérée, elle est combattue par notre organisme qui finit par ne plus parvenir à faire la différence entre celle-ci et notre insuline naturelle qu’il détruit alors, rendant l’enfant insulino-dépendant.

Doit-on boire du lait après 3 ans ?

C’est à cet âge-là que l’organisme produit beaucoup moins de lactase : l’enzyme qui permet de digérer le lactose. C’est tout naturel puisque notre sevrage est censé être effectif à cette période. Nous ne devrions plus être nourris par les parents et, donc, ne plus consommer de lait.
C’est à cela qu’est due la fameuse “intolérance au lactose”. Ce n’est pas une défaillance, bien au contraire. Si, en occident, beaucoup peuvent continuer à bien digérer le lait, c’est dû à une mutation génétique. Nos habitudes transforment notre ADN.
L’intolérance totale ne touche que 10% de notre population adulte, mais 20 à 50% des français ne possèdent plus que 10% de la somme de lactase initiale. Nous pouvons généralement continuer à digérer le lactose, mais en quantités plus ou moins importantes, d’où les impressions de ballonnement. Après tout, notre organisme est une formidable machine qui peut s’adapter.
Malgré tout, les conséquences de la consommation de produits laitiers ne seraient pas légères selon certains spécialistes.
Le neurologue Bernard Aranda déclarait : “80% de mes patients atteints de migraines ou de céphalées voient leurs maux disparaître ou s’atténuer fortement en moins d’un mois après avoir arrêté le lait de vache et ses dérivés, à l’exception du beurre et du fromage.”
Pour le professeur Henri Joyeux, il faudrait ne consommer qu’un produit laitier par jour et privilégier les fromages de chèvre ou de brebis : leur poids correspond plus à celui de l’humain et l’équilibre des nutriments est donc mieux respecté. Henri Joyeux accuse les produits laitiers d’être à l’origine de nombre de cancers de la prostate, comme la consommation abusive de viande rouge et de charcuterie. Il s’avère que de récentes études lui donnent raison et établissent un lien entre cancer de la prostate et lait de vache.
Par contre, aucune étude avec suffisamment de sujets de tests n’a établi, de façon scientifique et incontestable, le lien avec le cancer du sein.

Le lait est il toxique?

À côté des désaccords sur les bienfaits, ou non, du lait, il reste un problème commun à d’autres aliments : les substances toxiques induites par notre société moderne dans le liquide lactescent. Les fameux perturbateurs endocriniens qui se cumulent dans les poissons et fruits de mer, dans les viandes… et à 40% dans le lait, qu’il soit bio ou non. Ces molécules toxiques entrainent des problèmes sur la reproduction et, très probablement, des risques de cancers. Ils seraient aussi l’une importante des causes de la baisse ininterrompue du QI depuis les années 90.

Mélangez ceci avec des hormones de croissance synthétique (merci Monsanto et consœurs), aux engrais et pesticides dans l’alimentation du bétail et aux phtalates (autres perturbateurs endocriniens) contenus dans l’emballage mais qui migrent du paquet au contenu… Ceci, principalement dans les aliments gras comme le lait ou le beurre… L’Institut National de Recherche et de Sécurité prévient d’ailleurs de ce risque les consommateurs, car la contamination alimentaire est réelle.
En Europe, nous avons au moins la chance d’être (pour le moment) épargnés par la présence d’antibiotiques dans le lait. Celle-ci y est interdite et – normalement – contrôlée. Il arrive que certains agriculteurs peu scrupuleux essaient de passer à travers les mailles du filet. Ils ne voudraient pas jeter leur lait alors que leurs vaches ont été traitées. Certains éleveurs parlent d’actes malveillants. C’est, en tout cas, heureusement extrêmement rare. Même de l’autre côté de l’Atlantique, la présence d’antibiotiques dans le lait est rare… bien plus rare que dans la viande de bœuf, mais c’est un autre sujet.

Les produits laitiers, amis ou pas pour la vie ?

Le lait, un enjeu économique énorme

Pourtant, malgré tous ces points, le Programme National Nutrition Santé, appuyé évidemment par le CNIEL (Centre National Interprofessionnel de l’Économie Laitière), nous l’assène depuis des décennies : nous devons consommer 3 à 4 produits laitiers par jour… Ils seraient ainsi “nos amis pour la vie”…
D’accord, mais pourquoi ? Dans les faits ?
Si nous étions de mauvaise foi, nous pourrions dire que c’est parce que l’industrie laitière est la deuxième industrie agroalimentaire en France, juste derrière la viande. On pourrait penser que son chiffre d’affaires de 23,4 milliards d’euros par an est nécessaire à notre économie… mais ce serait imaginer que l’argent est plus important que la santé des citoyens et nous n’osons l’imaginer, voyons (!).
Il y a, en fait, deux raisons, autres que financières : l’apport en calcium et en vitamine D.

La vitamine D dans le lait

La vitamine D protège notre système osseux et nos neurones. Elle améliore la sensibilité à l’insuline. Elle module le fonctionnement de notre système immunitaire et améliore la sensibilité à l’insuline. Une carence en vitamine D pose des problèmes de croissance chez l’enfant et d’ostéoporose chez le sénior.
L’apport journalier conseillé est de 10 à 15 microgrammes de vitamine D par jour. Ceci pour des populations modérément exposées au soleil. Plus vous sortez vous oxygéner à la lumière du jour, moins les doses nécessaires sont importantes… Quand on vous dit que d’aller courir en extérieur est bon pour votre santé !
Mais, quoi qu’il en soit, les produits laitiers sont-ils donc les seuls à proposer les doses suffisantes de vitamine D ?
Pour 100 grammes de lait, même enrichi en vitamine D, vous consommerez 0,8 microgrammes de celles-ci. Le champion de la famille est l’emmental qui en contient 1,8, suivi par le camembert qui peut en contenir jusqu’à 1,1 microgrammes, 1 unité pour le beurre. On trouve aussi des yaourts ou du fromage blanc qui en contient 5 microgrammes… mais c’est un peu artificiel aussi puisqu’ils sont enrichis en vitamine D par les industriels.
Et si nous allions voir du côté de la viande ? 100 grammes de côtelette de porc cuite contient autant de vitamine D que la même quantité de lait artificiellement enrichi ! Le foie de veau cuit écrase le score de l’emmental avec 2,5 microgrammes. Un simple œuf apporte plus que le meilleur camembert : 1,5 microgramme.
Côté poisson ? Sans aller chercher dans le foie de morue et son huile – champion toute catégorie mais dont peu gardent un souvenir gustatif passionnant -, le merlu cuit vous en apporte 3,2 microgrammes, le thon en boite : 6,1, le saumon cuit : 8,7 et le hareng grillé 22 microgrammes !
Les poissons gras sont donc très largement supérieurs aux produits laitiers dans ce domaine.

Le calcium est-il – lui – dépendant des dérivés lactés ?

Comparons cela par portion. Un verre de lait de vache (250 ml) contient, en moyenne, 300 milligrammes de calcium. Un morceau de fromage (50 g) peut aller de 330 à 592 mg, ce qui est énorme car les Apports Nutritionnels Conseillés en France sont de 900 mg pour un adulte. À savoir que l’Organisme Mondial de la Santé préconise plutôt 500 mg/jour.
Le fromage n’est pas vraiment le grand gagnant : une portion de 100 g de tofu (fait avec du sulfate de calcium) en contient 683 mg. Dans les autres types d’aliments, on peut noter des boissons de soja enrichies qui contient entre 320 et 370 mg de calcium, ou le saumon qui en contient autant qu’une tasse de lait pour une petite portion. On peut aussi citer, riches en calcium : les épinards, le chou, les haricots blancs et noirs…

Mais attention aux surdoses de calcium ! C’est aussi pour cela que les produits laitiers sont décriés ! Trop de calcium est dangereux. C’est ce nutriment qui est au cœur du lien entre le lait et le cancer de la prostate. Donc, prendre 3 à 4 laitages par jour, est-ce vraiment raisonnable ?

Le calcium dans le lait, pour combattre l’ostéoporose?

C’est en tout cas la raison pour laquelle les autorités insistent pour que les personnes âgées consomment beaucoup de produits laitiers.
La base du problème vient des aliments acidifiants. Quand le pH du sang est trop bas, l’organisme a besoin de calcium pour rééquilibrer celui-ci. Quand il n’a pas assez de calcium dans le sang, il est obligé de prélever celui-ci dans les os, provoquant une perte osseuse.
Mais, plutôt que de s’en prendre aux effets, ne vaudrait-il pas mieux s’attaquer aux causes ?
En mangeant plus d’aliments alcalinisants comme les avocats, les épinards, les brocolis, le chou, la salade, le citron, les amandes, les aromates, les pommes de terre, les agrumes, la pastèque, la mangue ou la papaye ?
Ceci, plutôt que de consommer énormément d’aliments acidifiants comme la viande, le sucre… ou les produits laitiers ? Car oui, nous soignons les effets avec la cause… plutôt cavalier, non ?

Comment réussir à se passer de lait ?

Chacun ses choix et, en la matière, les affirmations sont difficiles. Mais si vous faites partie de ceux, de plus en plus nombreux, qui veulent diminuer leur consommation de lait, c’est possible.
Nous avons vu les alternatives en matière de calcium et de vitamine D.

Dans certains pays, on mange peu ou pas de lait. D’ailleurs, il n’y a que depuis une trentaine d’années, avec l’invasion des pratiques de consommation occidentales que le lait et les produits laitiers se retrouvent dans les foyers asiatiques. Ils y prennent une place de plus en plus importante grâce à des rouleaux compresseurs publicitaires tels que Nestlé. Ils vivaient pourtant très bien sans lait jusqu’ici. Les chinois disaient : “Celui qui boit le lait d’une vache crée un lien de parenté, une parenté dégradante entre l’animal et lui”.

Mais reconnaissons une force à ne pas négliger à ces produits laitiers : c’est bon ! Nos racines gauloises ne peuvent refuser une bonne tranche de Comté ou une part de Brie.
Beaucoup ne pourraient, non plus, refuser un dessert lacté à la fin d’un repas.

Mais, en fin de compte, rien ne vous oblige à vous passer des produits laitiers si vous aimez ça ! La sagesse populaire dit qu’en tout, le danger est dans l’abus.
Si vous aimez les produits laitiers, vous pouvez, selon les consignes d’Henri Joyeux, en consommer un seul par jour. Choisissez-le bien et préférez, si possible, un produit à base de lait de chèvre ou de brebis. Mais un petit bout de camembert à la fin du repas ne vous tuera pas !

Quant au lait liquide, il existe des alternatives végétales. Du calcium y est souvent ajouté par les fabricants pour compenser celle du lait animal.
Le lait coco-amande semble être un parfait équilibre pour le goût, mais d’autres pourront préférer le lait de soja, le lait de coco ou le lait d’amandes seul, qu’il est possible de faire soi même d’ailleurs.

Mangez équilibré, évitez la surconsommation de sucres et de viande rouge, faites de l’exercice et profitez de la vie ! Vous verrez que vous serez en bien meilleure forme qu’en mangeant des yaourts aux fruits et du lait concentré…